Épisode 32: Mars 2020

2 avril

Un autre mois. Un autre monde.

Le train de l’histoire est en marche et on peut exagérer la grosseur du H tant qu’on veut. Il passe au ralenti. On est là, englués comme dans un rêve, à le regarder foncer sur des barricades de boîtes de masques, de bouttes d’espace de 6 pieds, de tablettes de vidéo de comiques; ça revole en grands jets lents dans les airs. On sait pas trop s’il va nous foncer dessus, si le ralenti va passer à l’accéléré, si on va avoir le temps de se tasser. La grande histoire nous rentre dedans.

Pour ce qui est de la petite histoire, ici, dans mon petit réel égotiste et bien consigné, mars s’est achevé en privilégié, sans heurt, sans maladie, avec juste la bonne dose de vague à l’âme. Bizarrement, l’évanouissement tranquille de mes visions boréales n’a pas touché à ma motivation, au désir de m’entraîner. Je continue sur une erre d’aller qui se suffit à elle-même, heureux de la forme acquise, content du bien-être que ça m’apporte. C’est comme si le projet perdait peu à peu la dimension «quête spirituelle» que je lui avais conférée. Comme s’il n’y avait plus vraiment d’histoire, qu’il ne restait plus que celle de l’écriture, encore plus intime peut-être, plus privée et qui ne justifie plus le partage de l’écriture. C’est peut-être un premier -vrai- essoufflement.

Arrêt sur image.

Je me bats depuis le début avec mes voix, je m’accroche à la première. Continue.

Bilan de mars

Heures d’exercice: 50. Kilomètres de ski, marche (course) ou de vélo: 717. Yoga, push-ups: non-actif. Corps: confortable (dos vraiment mieux). Livres perdues depuis premier décembre: 32. Monde: arrêté. Un article publié dans le Vélo Mag. Coudon…