
26 décembre
Racine-Radisson. 1454 km. C’est loin. Mais pas tant. Y’a des crinqués qui traversent le Canada à vélo aller-retour ou les Amériques de haut en bas. Y’a des crinqués qui courent un marathon chaque jour pendant j’sais pas combien de jours, d’autres qui courent 10 km par jour depuis 25 ans ou, comme dirait Fred Pellerin, ceux qui traversent les États en marchant sur les mains.
Je suis donc un crinqué raisonnable. Ce que je veux dire, c’est : ça vaut-tu la peine de s’énerver de même, d’alerter tout le monde, d’essayer de se rendre intéressant avec ce qui n’est pas hors du commun finalement? Je pense que non. C’est gros pour moi, ok, mais tout le monde s’en fout. Personne me connaît.
Donc?
Donc, l’écriture. L’écriture qui m’obsède. L’écriture qui me tient et qui me lâche, que j’abandonne et qui revient, qui me colle et qui s’en va, que je repousse, qui me retient. Je veux en finir! Je veux la retrouver écrasée comme un raton sur le bord de la 109 près d’Amos. Ou fusionner avec elle une bonne fois pour toute dans le chatoiement irréel d’une aurore boréale.
L’écriture, l’autre aventure.
Écrire comme marcher, courir, glisser, rouler.
Écrire comme avancer.
Écrire comme partager.